Enseignement à distance et formation pratique

L'ancrage dans la pratique est une des forces des formations niveau HES. Pour la formation en soins infirmiers, l'alternance de la formation théorique avec la formation pratique est essentielle pour la consolidation des connaissances et pour former des futur-e-s professionnel-e-s avec une très bonne connaissance des milieux cliniques.
Les stages en institutions permettent également de mettre en œuvre les enseignements théoriques.
Fernando Manuel Correia explique comment la COVID-19 a bouleversé l'organisation des stages et des cours.

La COVID-19 a provoqué la fermeture de nombreux services hospitaliers​ dits «non prioritaires​». Quels sont les effets de ses mesures sur les étudiant-e-s de la HEdS-FR?

En tant que responsable de la formation pratique, je peux dire que la COVID a largement bousculé la répartition des étudiant-e-s en stage auprès des institutions. Les étudiants de 3ème année étaient en plein dans leur stage de fin de formation. Ne pouvant garantir le cadre de la formation pratique, nous avons réalisé les évaluations le 20 mars, au bout de 5 semaines – contre 8 habituellement. Ainsi, les institutions qui en avaient le besoin pouvaient garder les étudiants dans leur établissement pour participer à la lutte contre le COVID. Résultat: les étudiants ont pu intégrer des apprentissages spécifiques en lien avec une situation si particulière que celle-ci de la COVID-19.
Nous avons dû faire face à l’annulation d’un grand nombre de stages juste avant leur début en raison de la pandémie. Un gros travail de prise de contact et négociations avec 19 institutions, a permis d’attribuer une place de stage à l’ensemble de nos étudiant-e-s. Je remercie nos partenaires du terrain qui ont joué le jeu.

Comment les étudiants mobilisés peuvent-ils valoriser leurs expériences dans leur cursus d’études?

La HEdS-FR a offert des cours à distance de manière asynchrone. Cette formule a permis à près de 170 étudiants de 1ère, 2ème et 3ème année de pouvoir se porter volontaires auprès d’institutions tout en pouvant suivre les cours de manière autonome, selon leurs emplois du temps.
Grâce à mes différentes responsabilités, j’ai pu suivre de près la mobilisation des étudiants sur le terrain. J’ai ainsi participé au JobCenter/AppuiCovid ​pour mettre, entre autres, nos étudiants en relations avec les institutions en recherche de personnels. La direction de la HEdS-FR souhaitait valoriser l’engagement de nos étudiants sur le terrain. La HES-SO a également décidé d’aller dans ce sens : les étudiants mobilisés ayant totalisé 160 heures d’engagement avérées auprès d’institutions, peuvent choisir d’effectuer les examens de manière classique ou d’effectuer un travail écrit individuel de validation. Cette mobilisation leur a permis de renforcer leur pratique, il était important de pouvoir le reconnaître dans leur formation.

Au niveau pédagogique, que retires-tu de cette période si particulière?

Le caractère exceptionnel de la situation et mon engagement auprès du JobCenter/AppuiCovid m'ont permis de renforcer les liens de confiance et de proximité avec certaines institutions. J’ai eu plaisir également à soulager les partenaires qui contribuent dans leur quotidien à la formation de la relève : nos étudiant-e-s.
Finalement, depuis début mai, après une phase de forte mobilisation au début de la pandémie, je dispose d’un peu plus de temps. Je le mets à profit pour réaliser des vidéos pédagogiques sur les gestes techniques enseignés en première année en collaboration avec nos collègues du centre de simulation. Ces vidéos font partie d’une stratégie que nous avons pensée avec mes collègues. D’un côté, elles permettront de renforcer l’enseignement habituel. De l’autre côté, nous nous préparons ainsi pour la rentrée en prenant les devants afin d’assurer la distanciation physique et être prêts avec des contenus de qualité en cas de deuxième vague. Les étudiants pourront ainsi venir pratiquer de manière autonome, en petit groupe, au centre de simulation.​