Comment avez-vous eu l’idée de vous lancer dans une formation ?
Quand je discutais avec des copines infirmières de leur vie professionnelle, elles m’ont dit que c’était plus du tout le même métier et qu’il y avait notamment eu beaucoup de changements au niveau informatique. Ça ne me faisait pas du tout envie de reprendre, puisque je n’aime pas du tout l’informatique. Mais quand j’ai vu un article dans La Liberté sur cette formation, ça m’a titillé. J’ai vu cette opportunité comme une chance inouïe de ressayer parce qu’au fond, j’aime ce métier.
Comment votre stage s’est-il passé ?
Je me suis inscrite en précisant que j’aimais surtout les soins à domicile ou palliatifs. Alors j’étais très contente de pouvoir faire mon stage aux soins à domicile à Courtaman, même si c’est assez loin de mon domicile. Le travail était exigeant, surtout parce qu’on doit tout documenter sur les tablettes, le temps est chronométré, mais j’ai fini par comprendre le fonctionnement. J’ai eu pas mal de difficultés quand je devais aller seule chez les patients car je ne connaissais pas la région et je me suis perdue plusieurs fois.
Et les cours à la HEdS ?
Quand nous sommes arrivées, nous nous sommes toutes senties presque maternées. Il y avait de la bienveillance, pas de jugement, les responsables ont remobilisé tranquillement nos connaissances. Le passage de l’école à la réalité était d’autant plus dur. Mais j’ai apprécié commencer dans cette douceur et cette bienveillance qui nous ont accompagnées jusqu’à la fin de la formation.
Qu’est-ce qui a changé dans la relation avec les patients ?
A l’époque, j’avais le temps de boire un café avec les patients, de discuter avec eux. Aujourd’hui, chaque soin correspond à un temps précis. Si j’ai besoin de cinq minutes de plus que prévu pour la douche du patient, je dois les justifier. Au début, ça m’a stressée et j’étais moins à l’écoute. Mais avec l’expérience, j’ai développé des stratégies et je peux maintenant discuter avec les patients en faisant les soins.
Qu’est-ce que la formation vous a apporté ?
J’ai constaté que pendant treize ans, j’étais dans le confort, mais je m’étais également dévalorisée. Grâce à la formation, je me suis retrouvée dans des situations où je ne pouvais compter que sur moi-même pour trouver des solutions et finalement, j’en suis sortie plus forte. Je me sens valorisée aussi vis-à-vis de la famille, j’ai une autre place.
Et la suite ?
Je continuerai à travailler à l’heure aux soins à domicile, où j’ai fait mon stage. La formation m’a donné un nouveau souffle, alors j’en profite. J’ai 50 ans et si durant les dix prochaines années je pouvais travailler à un petit pourcentage à l’heure, ça me conviendrait bien.